Qui faisait trembler la maisonnée
Je me souviens de ses grosses mains de mineur
Aux doigts durs comme des bûches
Vingt ans, matin et soir, je les ai baisées
Vingt ans, je les ai craintes
Je me souviens de sa longue barbe grise et blanche
Emblème de son autorité et de ses certitudes
Le reste ne m'était pas donné ...
Le reste ne m'était pas conté.
Voici venu le temps de l'étreinte
Vingt ans après l'exil et toutes les complaintes il sera corps
Avant la fin il sera corps.
Susheela Raman pour toi ... Save me
...
Simplement de ses mains
comme deux voiles blanches
il a ouvert la porte , pour m'apprendre le chemin.
Quand la route était longue
simplement dans ses mains
il a pris les miennes.
Pour écrire un destin, nous jetions dans le vent nos mots les plus fous ,
"ils fleuriront demain,et avec eux l'espérance
on ne marche jamais en vain"
il me l'a dit souvent
prenant ma main ainsi..
GarAmud ...
Etant moi aussi fils de mineur, je garde encore le souvenir d'un père, accablé à la tâche (3attache), le tiers du jour au sous-sol, à remplir des pelletées de phosphate, priant son Dieu pour qu'Il le ménage ainsi que ses coéquipiers si le terrain glisse (el 7achcha)... les mains pleines de ces callosités (el meita)... le soir, il revenait tout le temps des crocs de requin fossilisés dans la poche... Nous n'avions pas besion de Zola, Germinal étant déjà notre pain quotidien ... a77iana! umkti n'tudert icha99ane...
...
...
C’est toujours émouvant d’assister à la résurrection de nos moments d’enfance…On devient Enfant, mais on observe de loin…nos peurs, nos appréhensions, nos rêves,nos caprices, nos vœux, nos craintes retrouvent leur innocence, et nous, retrouvons momentanément notre insouciance…
La relation avec un père est un champ fertile pour l’expression…J’ai cueilli tes fruits…juteux, mais délicieusement amers…
Zwina>> parce qu’il y a une part sombre ?
laseine ...
Je hume le vent la tête en l'air ...
Les mêmes feuilles reviennent éternellement
de très loin mais complètement blanches
même pas froissées par le long voyage.
Ce sont peut-être des lettres perdues
sans destinataire et sans destination ;
ce sont peut-être des prophéties que j'ai prononcées
un jour, dont l'heure n'est pas encore : avis de décès,
menaces non encore mises à exécutions. peut-être sont-ce
les réponses post mortem au dialogue que j'entamerai
avec mon père le jour de sa mort ? et
je réalise que la distance entre deux corps
est encore un corps.
Je scrute les voiles. Où est donc la mer ?
Je n'oublie jamais ce qui n'a pas eu lieu.
Les espoirs et désires pour lesquels
je ne me suis pas décarcassé moisissent
dans ces feuilles blanches destinées à personne.
Les mots perdus et les silences me tissent et
je réalise que la distance entre deux bateaux
est encore un bateau.
laseine ...
>Garamud
Est-ce que tu t'acquiitais bien de la tâche quotidienne de racler et vider les grosses chaussures de leur phosphate ? ou de vider le "carbonne qui pue" (chaux vive je crois) de la lampe ?
sinon les mots et les choses que tu cites me sont très familières
laseine ...
>Zwina
te voilà plus que quiconque au fait de mes parts d'ombre et de lumière ;-)
laseine ...
>Manalinou
vivre c'est explorer la douceur et l'amertume.
Tu es une fille formidable.
J'ai appris à te connaître ces derniers jours et je ne me dirais plus que je ne pourrais pas vivre avec une femme médecin.
C'est ma part d'ombre qui fait que mes fruits sont un peu amers
...
Ta part d'ombre est .. lumineuse .. émouvante !
Amicalement !
laseine ...
Merci Mchicha sincèrement je vous aime